Aperçu du syndrome de congestion pelvienne
Ce document d’une page fournit un aperçu du syndrome de congestion pelvienne. Il examine les pathophysiologies, les signes cliniques, les diagnostics et les options de traitement du syndrome de congestion pelvienne. Il est disponible au téléchargement en anglais, allemand, français et italien.

Le syndrome de congestion pelvienne : c’est quoi ?
Le syndrome de congestion pelvienne (SCP) est une maladie complexe associée à une douleur pelvienne chronique (DPC) qui dure plus de 6 mois et à des varices pelviennes et/ou des obstructions des veines pelviennes que l’on trouve principalement chez des femmes en préménopause (1). La pathophysiologie exacte du syndrome de congestion pelvienne n’est pas clairement définie et est très probablement causée par une combinaison multifactorielle de facteurs mécaniques et hormonaux incluant un flux sanguin rétrograde, de l’hypertension veineuse et une dilatation des veines. Les varices pelviennes peuvent être asymptomatiques, ce qui rend le diagnostic du syndrome de congestion pelvienne complexe.
Pathophysiologie
Veines dilatées, sinueuses et obstruées à l’intérieur du pelvis et non-visibles de l’extérieur.
Insuffisance valvulaire
- Absence congénitale des valvules des veines ovariennes (13-15%).
- Incompétence voire dysfonctionnement des valvules (35-40%) à cause de l’augmentation de 50 à 60% de la capacité des veines pelviennes pendant la grossesse.
Obstruction des veines
Compression extrinsèque sur les veines de drainage, voir par exemple « Syndrome de Nutcracker » ou « Syndrome de May-Thurner ».
Grossesse et changements hormonaux
- Compression mécanique de l’utérus.
- Les œstrogènes ont un effet de dilatation veineuse.
- La progestérone affaiblit les valvules veineuses.
- Les veines dites « libres » ne sont pas enveloppées par les fascias.
Le syndrome de congestion pelvienne est très fréquent chez les femmes multipares en âge de procréer.
Facteurs de risques
- Prédisposition génétique
- Anathomie
- Grossesse
- Chirurgie dans la zone pelvienne
- Traitement oestrogénique
- Obésité
- Phlébite
- Station debout prolongée
- Port de charges lourdes
Signes cliniques et symptômes
SCP peut causer des douleurs pelviennes chroniques et une grande variété d’autres symptômes.
Douleur abdominale inférieure et pelvienne
- Intermittente ou constante.
- Décrite comme une douleur sourde ou une sensation de plénitude.
- Dure plus de 6 mois.
- Est souvent aggravée par une position assise, debout ou allongée trop longue, la marche, les rapports sexuels, les menstruations ou la grossesse.
- Les symptômes disparaissent en position allongée sur le dos.
Symptômes associés
Varices au niveau de la vulve, du périnée, des fesses et des membres inférieurs.
Symptômes non-spécifiques associés
Maux de tête, gonflements, nausées, vomissements, gonflement de la vulve, sécrétions vaginales, douleurs au dos, jambes lourdes, gêne rectale, urgence urinaire, intestins irritables, léthargie, anxiété et dépression.
Bilan du diagnostic
Il est possible d’utiliser plusieurs méthodes afin d’établir un diagnostic du syndrome de congestion pelvienne. Cependant, il est important d’exclure d’autres causes potentielles de douleur pelvienne chronique comme l’endométriose, les fibromes ou encore la maladie inflammatoire pelvienne.
Echographie : technique d’image très peu invasive et très accessible qui permet de visualiser le plexus veineux pelvien et examiner le flux sanguin en position verticale ou debout afin d’éviter une décompression des veines.
Veinographie : standard de diagnostic par cathéter pour le syndrome de congestion pelvienne visualisant les veines et identifiant l'incompétence, les congestions et le remplissage rétrograde lorsque le syndrome de congestion est suspécté et que l'imagerie non ivasive n'est pas concluante. Permet une intervention thérapeutique directe (embolisation, sclérothérapie).
Tomodensitométrie et IRM : assurent un examen complet de l’anatomie pelvienne et une meilleure image grâce à la résolution spatiale, mais ne permet pas d’intervention thérapeutique. La précision est dite basse mais peut servir à identifier d’autre cause de douleur pelvienne chronique ou bien des pathologies concomitantes.
Laparoscopie : réalisée dans le cadre d’un examen d'une douleur pelvienne chronique afin de détecter une endométriose ou des adhérences. Moins adaptée au diagnostic de syndrome de congestion pelvienne. Effectué en position couchée, cela permet de négliger les varicosités pelviennes.
Options de traitement
Embolisation percutanée
Embolisation transcatéther avec un bon taux de réussite et peu de complications indépendamment de l’agent d’embolisation utilisé (mousse, bobines, liquide sclérosant ou d’autres combinaisons). Soulagement à long terme des symptômes jusqu’à 72 mois pour 60 à 100% des patients. L’embolisation des veines ovariennes et pelviennes est considérée comme un traitement classique pour le syndrome de congestion pelvienne.
Traitement médical
L’acétate de médroxyprogestérone ou la goséréline, une hormone analogue de la gonadotrophine sont utilisées afin de supprimer la fonction ovarienne et augmenter la contraction veineuse. Les données accessibles sont limitées car seulement quelques essais cliniques ont été menés et le soulagement des symptômes dure peu de temps, sûrement à cause d’un développement d’une résistance.
Traitement chirurgical
La ligature des vaisseaux ovariens et pelviens (approches laparoscopiques ou laparotomie) a permis un soulagement des symptômes chez 75% des patients. L’hystérectomie et la salpingo-ovariectomie bilatérales sont des approches plus radicales et ne se pratiquent que pour des femmes qui ne comptent plus avoir d’enfants. Une approche chirurgicale ne garantit pas de soulagement des symptômes et comporte plus de risques de complications.
Thérapie grâce à la compression (2)
Ce traitement classique avec port d’un short de compression combiné au port de bas de compression peut réduire la douleur pelvienne chronique, améliorer le flux sanguin et réduire l’insuffisance des veines perforantes chez certains patients.
Message à prendre en compte
Le syndrome de congestion pelvienne est une maladie fréquente chez les femmes en préménopause qui doit être envisagé dans le diagnostique différentiel de la douleur pelvienne chronique. S’il reste non traité, ce syndrome peut affecter de façon négative la qualité de vie avec des conséquences physiques et psychologiques. Des études récentes ont suggéré un lien entre le syndrome de congestion pelvienne et les varices aux membres inférieurs qui sont associées à une insuffisance de la fonction veineuse. Cependant, un diagnostic élaboré suivi d’un examen en position debout est essentiel afin de définir le traitement approprié pour les patients souffrant de douleur pelvienne chronique ou de varices récurrentes.